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Art ? l'orninateur
| Michaël Gaumnitz, Esquisses, Portraits et Hommages, 1985-1989

      [TITRE]
      Esquisses, portraits et hommages, 1985-1989, montage de vidéos sur palette graphique, 30 mn.
      Matériel de création : Graph 8, Paint Box, Harry.

      Ce sont de courtes oeuvres d'«animation électronique» nées de la rencontre d'un peintre et d'une palette vidéographique... Des improvisations libres autour d'un thème qui évoquent une atmosphère, un climat, une humeur, un souvenir, un événement, un homme... Pour transcrire dans leur surgissement ses images intérieures en perpétuelle transformation, Micha‘l Gaumnitz a tiré profit des limites mêmes d'une palette graphique rudimentaire : trois couleurs primaires (rouge, vert, bleu) et leurs complémentaires; quelques fonctions élémentaires (affichage, déplacement, multiplication, effacement). Tantôt drôles, tantôt nostalgiques, mais toujours puisant aux sources d'un imaginaire sans cesse renouvelé, ces vidéogrammmes font accéder une technologie nouvelle au rang de moyen d'expression. Renouvelant le cinéma d'animation traditionnel, ils ouvrent à la peinture de nouvelles dimensions d'espace et de temps, de rythme et de mouvement.

      J'aime à explorer l'univers de la peinture classique avec les nouvelles technologies de l'image, relier un moyen d'expression plastique nouveau à notre héritage culturel : références, mythes, citations, improvisations, détournements, clins d'oeil, combinatoires nouvelles. Avec ces nouveaux outils électroniques, l'image change radicalement de statut : d'image fixe, éternelle, dans la peinture traditionnelle, elle devient mobile, dévoile tout le processus de sa genèse pour disparaître aussitôt. Elle n'existe que le temps d'un regard. D'image unique, elle se multiplie à l'infini, pénétrant insidieusement des millions de foyers par la petite lucarne. Silencieuse dans les musées, elle se met à parler, chanter, danser, vociférer. A la pâte colorée des peintures en tube, s'est substituée une image de lumière à l'architecture mobile, jaillissant des profondeurs du tube cathodique pour fasciner notre regard comme autrefois les vitraux des églises.
      D'élaboration lente et mûrie hier, l'image électronique s'affole. Elle est très rapide, sa vitesse d'exécution et de restitution étant elle-même un matériau plastique. A la notion d'espace dans la peinture classique s'est ajoutée la durée. La perception vécue autrefois comme une finalité, devient aujourd'hui un mode de fonctionnement.

      M.G.

      Né à Dresde en 1947, il a acquis la nationalité française. Études à l'École des Beaux-Arts de Berlin, puis aux Beaux-Arts de Paris. Peintre, il se consacre depuis 1984 à la création sur palette vidéographique. Il a participé à de nombreuses manifestations nationales et internationales dont La Biennale de Venise de 1986 et Ars Electronica à Linz. Ses films d'animation, Graf'nitzs, Femmes, Portraits, Révolution française ont été diffusés sur des chaînes de télévisions françaises et étrangères. Il a obtenu le Prix Culture et Nouvelles Technologies du Ministère de la Culture et de l'Agence Octet et le Prix Spécial France au Tokyo Video Festival pour 100 portraits en 1985; le Prix Images de Synthèse 2D au Festival International du Cinéma d'Animation d'Annecy pour Carnet d'esquisses en 1987; le Prix Pixel-INA à Imagina pour Femmes en 1988, et le Mérite Spécial pour Révolution française, têtes et chroniques au Tokyo Video Festival en 1989.