| Artifices 1 | 4 - 31 octobre 1990 | Art à l'ordinateur : invention, simulation |

scenographie
| Jean-Louis Boissier et Philippe Délis, Scénographie

      Pour Artifices, le vaste hall de la Légion d'Honneur est laissé très ouvert. Il n'est éclairé que par les écrans s'ouvrant sur les mondes virtuels, images connues sur ordinateur et exposées en vidéo ou systèmes travaillant en temps réel autour d'un ordinateur. On prend d'emblée la mesure de l'exposition au vu des écrans scintillant dans la profondeur. Le climat se veut à la fois celui d'une rationalité élégante et inventive et celui d'un baroque mystérieux et ironique. La perspective de la salle est marquée par la diagonale d'un long praticable étroit qui incite à une première lecture systématique, celle d'un catalogue. A intervalles réguliers, et de part et d'autre, de petits pupitres portent, dans le format A4 à l'imprimante laser, un bref commentaire des Ïuvres. Ils sont éclairés chacun par une faible lampe. La diagonale ainsi balisée fait que l'espace est réversible : à chacune de ses extrémités s'ouvre une plate-forme en secteur de cercle, bordée d'un garde-corps où l'on peut s'asseoir. Si le cheminement en diagonale peut inscrire l'axe tradition artistique/innovation technologique d'Artifices, les plates-formes constituent deux pôles thématiques, l'un évoquant la tradition des musées, l'autre la science, l'image scientifique. Ces deux pôles renvoient aussi à invention et simulation, et donc à deux grandes zones symétriques d'implantation des propositions artistiques. Les Ïuvres sont placées sur une trame régulière, tournées vers le chemin central et littéralement branchées sur cette «cimaise». Ayant rencontré les pupitres-cartels, le spectateur peut considérer les installations dans leur fonctionnement spécifique. Toutes font appel, à un degré quelconque, à sa participation. Les vidéos sont diffusées en permanence dans des dispositifs distincts pour chaque artiste : un grand écran est redoublé, à l'intérieur mme de son socle percé d'un oculus, par un moniteur de petite taille très net, très vif, offrant une vision et une écoute rapprochées. Les installations interactives sont centrées sur des commandes physiques : souris, capteur de souffle, bicyclette, éléments d'un autobus. Seule The Legible City fait l'objet d'un espace semi-clos. Mais la bicyclette reste visible de loin et cette grande «boîte» se présente comme le décor transportable d'une attraction. L'ensemble du mobilier est peint en bleu vidéo, la salle restant telle qu'elle est ordinairement, simplement obturée de toute lumière extérieure. Le hall de la rotonde présente des vitrines ayant trait aux antécédents de l'art informatique. Le public a accès, à l'étage, à une consultation à la carte des travaux de l'Espace Jeune Création et à l'atelier situé sur le «balcon des orateurs» surplombant la grande salle.

      Né à Bordeaux en 1951. Il développe depuis 1984, parallèlement à son métier d'architecte, sur des opérations d'équipements et de logements, un travail de mise en scène et de muséographie de manifestations culturelles pour de grandes institutions, notamment : Les Immatériaux, Le Corbusier, Le Design français au Centre Georges Pompidou, L'Homme réparé, Image calculée à la cité des Sciences et de l'Industrie. Il enseigne la scénographie à l'École des Beaux-Arts de Lyon.