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Dotremont, Christian Affiche, 2004-2005, La liberté c’est d’être inégal, 1974, encre de chine-transcription au crayon, Salut les Cobras, 1969. Christian Dotremont (1922-1979), peintre et poète belge, est le fondateur du groupe "surréaliste révolutionnaire" de Belgique en 1947 et du mouvement Cobra (1948-1951). Intitulée "J’écris pour voir", exposition récente, en Belgique et en Suisse (2004-2005), a été dédiée à une partie originale de son travail : les logogrammes (1). En 1950, Dotremont découvre une "face cachée" de son écriture en regardant des lignes manuscrites qui, tournées à l’envers et à la verticale, lui apparaissent comme une écriture cursive chinoise. Des voyages en Laponie sont à l’origine de son invention, en 1962, des logogrammes, inscriptions à l’encre de Chine, vivantes et organiques "sans souci des proportions, de la régularité ordinaires, les lettres s’agglomérant, se distendant, et donc sans souci de lisibilité", nées d’une interaction entre la pensée et le geste. Il les appellera des exagérations de l’écriture. L’artiste cherche à se laisser dépasser par son geste. À une lecture purement visuelle succède celle du texte, les logogrammes étant accompagnés en bas de page d’une transcription en clair au crayon. Tracés sur des supports variés, sur des valises, des photographies, dans la neige en Laponie (logoneiges et logoglaces), les logogrammes ou peintures-écritures seront tour à tour délicats, sensibles, passionnés, drôles. Avec les logogrammes, il s’agit de tracer, dans l’espace blanc et à l’aide de l’encre de Chine la plus noire, des signes mimant une écriture cursive inconnue. Par cette pratique, Dotremont "saisit la nature matérielle de l’acte d’écrire, devine le rôle initiateur de la main où le poids du corps au travail se porte jusqu’à la pointe de la plume" (Joseph Noiret, co-fondateur pour la Belgique, avec Christian Dotremont, du mouvement Cobra). Les jeux d’écritures que nous connaissons sont ceux qui ont échappé aux flammes car Dotremont a souvent brûlé ses œuvres par paquets entiers. Pour comprendre la démarche de Dotremont dans ce travail graphique qui concerne l’écriture et le langage autant que le geste, le regard, la relation, il est important de noter qu’il a été aussi un pionnier de la performance et du mail-art. 1. Christian Dotremont, J'écris pour voir, Paris, Buchet Chastel, 2004. http://www.museejenisch.ch/expositions/dotremont/

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