MeTapolis

inaugurée le 7 février et présentée du 8 février au 30 avril 2002 au MARCO de Monterrey, Mexique


Installation de : Jean-Pierre BALPE, Jacobo BABONI-SCHILINGI, Miguel CHEVALIER






CLIQUEZ SUR LES IMAGES POUR LES AGRANDIR ET ECOUTER DES FRAGMENTS SONORES















Principes de MeTapolis :


MeTapolis est une installation de réalité virtuelle qui, sur 300 mètres carrés, immerge le spectateur dans un environnement interactif et génératif constitué d’images de Monterrey combinables en trois dimensions, d’une musique générative totalement spatialisée utilisant des références empruntées à l’univers sonore de cette ville, ainsi que de textes génératifs multiculturels reposant sur les mêmes principes.

Cette création originale se veut révélatrice d’un principe urbain générique et imaginaire lié à toutes les grandes villes du monde, les mégalopoles. C’est une installation évolutive en ce sens qu’elle s’enrichit de toutes les villes dans lesquelles elle s’expose, se proposant de devenir, au fur et à mesure de ses expositions comme une métaphore de la "ville des villes".

MeTapolis n'est plus alors qu'un réseau immense, impossible à parcourir ou à connaître en totalité. Une ville virtuelle, dont ne peut être perçu qu'un schéma spatial, une carte, élaborée peu à peu, faite d'expériences et de trajets. MeTapolis affiche la conscience planétaire de l'urbain, sa mondialisation et sa globalisation: perversion, inversion et métamorphose du devenir de toute ville.

Espace d’images, de textes et de sons en permanence sous tension, électrisant les mentalités et les activités; espace réticulé semblable aux circuits imprimés d’une plaquette électronique où les électrons s’agitent en tous sens ; à la fois mémoire culturelle et mixage interculturel. Le maître mot en est la mobilité: mobilité physique incessante et rapide, mobilité des techniques, des idées et des valeurs.

C'est sur cette frontière entre la réalité et la métaphore de l’urbanité globale et locale, sur sa mobilité que, Jacopo Baboni Schilingi, Jean Pierre Balpe et Miguel Chevalier ont créé une oeuvre originale où images réelles, images virtuelles en 2D et 3D, écritures et musiques agissent en permanentes interactions dans lesquelles le visiteur est appelé à s’investir.



Descriptif de MeTapolis :


L’espace de pénombre est fermé par 3 écrans légèrement courbes permettant aux "visiteurs" de voir les projections de l'intérieur et, sur l’écran d’entrée, à l'extérieur.

L'intérieur de l'installation définit un espace interactif dans lequel les actions des visiteurs créent des évènements grâce à trois interfaces/cylindriques de couleurs rouge, vert et bleu. Les couleurs permettent aux spectateurs/acteurs de particulariser les trois dispositifs interactifs : l’interface/cylindrique de couleur verte agissant sur les générateurs d’écritures de Jean-Pierre Balpe, l’interfaces/cylindrique de couleur rouge sur les propositions visuelles de Miguel Chevalier et l’interface/cylindrique bleu sur la musique de Jacopo Baboni-Schilingi. Chaque interface cylindrique dispose sur sa partie supérieure de trois capteurs photosensibles qui permettent les interactions entre le public et l’oeuvre. Ces neuf capteurs sont reliés à quatre ordinateurs et à trois projecteurs multimédia. Il y a donc trois capteurs pour le générateur d’écriture, trois capteurs pour les images et trois pour la musique.

Par ailleurs Miguel Chevalier a obtenu du service de la ville différentes prises de vues des caméras de surveillance des carrefours routiers de Monterrey. L'ensemble est mixé et restructuré sur banc de montage numérique, créant un double flux croisé du temps. Ces vidéos sont incrustées dans des architectures imaginaires en mode "fil de fer" 3D interactives.

Le dispositif des capteurs sensibles aux mouvements des mains des trois interfaces/cylindriques rouge permettent de faire réagir l'image en temps réel. Ainsi les spectateurs peuvent, sur les écrans, faire pivoter ces architectures virtuelles de gauche à droite ou traverser leurs trois couches concentriques successives comme s’ils se promenaient dans cette ville virtuelle.

Les textes s’incrustent dans cette cyber-architecture, générés en temps réel en trois langues: français, espagnol, anglais, parfois simultanément dans les trois langues. Les spectateurs agissent sur le choix des langues et la spatialisation des textes. L’univers littéraire est à la fois une illustration au thème de la ville et un contre-point onirique, poétique de ce thème, comme une nostalgie de villes mythiques disparues où peuvent intervenir des éléments des cultures indiennes urbaines anciennes : mayas, aztèques...

L'environnement musical repose sur un ensemble de sons urbains enregistrés dans divers lieux de Monterrey ainsi que sur des stylistiques sonores pluriculturelles. Le spectateur peut agir sur la richesse des événements sonores (en terme de densité des événements dans le temps et de densité des événements simultanés), leur combinaison, leur intensité et leur spatialisation. Il s'agit d'un système génératif en temps réel capable de créer une infinité de sons à partir de sources sonores enregistrées : dialogues de rues, voix dans une église, pas sur l'asphalte, enfants qui jouent, marchés, se mélangent dans un devenir constant contrôlé par les spectateurs. Grâce à aux trois capteurs et leur contrôle par l'ordinateur il est ainsi possible de parcourir le "paysage sonore".

L'espace extérieur est inactif. A l'intérieur le visiteur est participant ; à l'extérieur il est spectateur.

Les visiteurs, à la fois acteurs et spectateurs, se déplacent librement dans cet espace et produisent des événements selon leurs actions, leurs interventions et leurs comportements sur les interfaces. L’ensemble constitue ainsi un “ isntrument de scénarisation ” d’autant plus riche et performant que les spectateurs agissant sur les trois cylindres-interfaces se coordonnent. Le spectateur est à la fois spectateur et concepteur du spectacle dans lequel il est immergé.