Jean-Louis Boissier

« Le billet circulaire »

Projet pour Internet, 1997
Texte, son, programme informatique

Création pour
VERSION ORIGINALE
Musée d'art contemporain de Lyon, à partir du 8 juillet 1997

Argument

En avril 1776 (il a 64 ans, deux ans avant sa mort), Jean-Jacques Rousseau, après avoir échoué à déposer le manuscrit de Rousseau Juge de Jean-Jacques, Dialogues sur le grand autel de Notre-Dame (cf l'extrait de « Histoire du précédent écrit »), tente de surmonter l'indifférence du public et de briser l'encerclement hostile où il se voit en distribuant un billet, recopié en plusieurs exemplaires, « aux inconnus dont la physionomie [lui] plairait le plus » (cf « Copie du billet circulaire dont il est parlé dans l'écrit précédent »).

Un agent intelligent (l' Agent R.) cherche, partout sur Internet, les noms d'adresses électroniques dont la physionomie est « plaisante » (cf Liste des adresses rapportées à ce jour). Il leur adresse le « billet circulaire » de Rousseau. Chaque destinataire peut alors accéder à une chanson qui l'éclaire sur l'expéditeur du billet : la romance «Tircis je n'ose...» que Rousseau a gardé (imparfaitement) en mémoire, que lui chantait dans sa petite enfance sa tante Suzon.

Au lieu de solliciter des réponses, ce à quoi pousse ordinairement le réseau, « Le billet circulaire » prend le réseau comme espace aléatoire de potentialités d'écoute, comme chambre d'écho pour un délire de culpabilité et de communication innocente.

Partenaires de la réalisation technique :
Laboratoire d'esthétique de l'interactivité (UFR Arts),,
Université Paris 8, Saint-Denis.

Programmation de l' « agent R. » :
Bouhaï Nasreddine, Département Hypermédia, Université Paris 8, Saint-Denis.
Remerciements à Imad Saleh.

Interprétation de la romance « Tircis, je n'ose... » :
Catherine Fontaine.
Enregistrement :
Christian Schmitt, Université Paris 8.